------------------------------- ------------------------------- L'Antre du Bis: Jennifer's Body

30/10/2009

Jennifer's Body

Titre : Jennifer's Body 
Réalisé par Karyn Kusama
Année : 2009
Film Américain
Durée : 105 minutes
Avec Megan Fox, Amanda Seyfried, Johnny Simmons, J.K. Simmons...


Megan Fox dans un film d'horreur sexy écrit par Diablo Cody (oscar du meilleur scénario pour Juno !), et dirigé par Karyn Kusama (également réalisatrice de la version "live" de Aeon Flux), il y a de quoi franchement attiser la curiosité. Et quand, cerise sur le gâteau, la campagne de promotion nous vante que Megan Fox ne sera pas nue dans le film, il est légitime d'arriver à la conclusion suivante : le second degré et l'humour seront de la partie. Et de ce côté là, point de déception à l'horizon, car si le film est très sage (érotiquement parlant, n'est-ce pas) il possède heureusement d'autres arguments qui plaident en sa faveur, quoiqu'en disent certains...

Le film se présente comme un teen-movie des plus classiques. Jennifer (l'explosive Megan Fox, vue dans la saga Transformers) et Needy (Amanda Seyfried, aperçue dans Solstice et dans...Mamma Mia!) sont meilleures amies depuis le berceau. Alors que la première est une bombe sexuelle qui fait un ravage partout où elle passe, la seconde, malgré un physique plus classique, sort avec Chip (Johnny Simmons, qui a incarné The Spirit jeune dans le film du même nom de Frank Miller, ainsi qu'un lot de viande fraîche dans Boogeyman 2), un gentil garçon plein de qualités de principes, et qui est très amoureux.

Mais un soir, "The Low Shoulders", un groupe de rock fm qui ne peut percer en raison d'un marché saturé par un lot incalculable d'artistes similaires, débarque dans la ville de nos deux amies afin de donner un concert. Le spectacle tourne au drame après un incendie, et le groupe embarque la belle et consentante Jennifer dans leur camionnette. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'ils ont trouvé sur Google un mode d'emploi pour sacrifier une vierge à Satan afin de s'assurer une place dans le sacro-saint Top 50. Et si le succès ne tarde pas à arriver au point d'avoir leur chanson phare matraquée dans tous les médias du pays, le plan diabolique comprend néanmoins une légère faille : Jennifer n'est plus vierge depuis des lustres (le dialogue qui accompagne cette "révélation" est d'ailleurs d'une finesse rare !) et elle devient une effroyable succube qui va se servir de son irrésistible pouvoir sexuel pour  séduire et bouffer au sens premier du terme tous les mâles libidineux qui vont croiser son chemin, dans le but de garder son teint éclatant et ses cheveux lisses et revitalisés. Affolée, Needy va donc tout faire pour protéger (et éloigner de la tentation suprême) son cher Chip, et tenter de comprendre quelle mouche a piqué sa chère copine... 

Ce scénario, que n'aurait pas renié la firme Troma, confirme l'ambiance délirante du projet. Alors que les adolescents déboulent dans les salles tout comme ils se sont rués à la sortie de Twilight, le piège se referme sur eux...En effet, si la cible du film semble être la jeunesse, cette dernière se retrouve dynamitée pendant 1h45. Tous les clichés y passent, du gothique romantique au sportif crétin, du crêpage de chignon aux ragots de couloirs et de la sexualité naissante aux préoccupations insignifiantes qui semblent pourtant si essentielles à cet âge là...La culture adolescente fait les frais d'une scénariste hors-pair qui s'est visiblement bien amusée à disséquer tout cela afin de divertir un auditoire mature et amateur de dérision. Même la musique en prend pour son grade : que celui qui n'en a jamais eu marre d'entendre non-stop la même chanson pop-rock mielleuse vingt fois par jour pendant six mois à la radio me jette la première pierre...car la chanson de "The Low Shoulders", qui accompagne le film sur sa longueur, finit par gonfler sérieusement le spectateur ainsi que Needy, qui le signale sans ménagement.  De plus, chaque petit moment de romantisme est immédiatement cassé par une réplique cinglante ou une situation gore. En cela, le film est tout à fait jouissif dans son rôle d'anti-Twilight.

Là ou certains attendaient un pamphlet féministe ainsi qu'un film sensuel baigné d'horreur pure calibré pour les ados, l'équipe de Jennifer's Body nous offre tout autre chose, à savoir une œuvre  corrosive à sa façon, portée par des acteurs efficaces, bourrée d'humour, de bonnes idées et de détails subtils. Les ficelles du genre sont exagérément utilisées pour mieux être détournées afin d'offrir un jeu de massacre très efficace, gore, et bien plus habile qu'on ne pourrait le croire, si l'on fait l'effort de passer outre le premier degré... 


Bande-annonce française

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